Définissons le SHU T
Le syndrome hémolytique et urémique typique (SHU T) est une maladie rare en France, le plus souvent d’origine alimentaire, potentiellement grave aux âges extrêmes de la vie principalement mais également rarement à tout âge de la vie. ; elle est la principale cause d’insuffisance rénale aiguë chez les enfants, potentiellement jusqu'à 6 ans.
Dans le cadre du syndrome hémolytique et urémique de l’enfant, deux catégories d’aliments sont notamment en cause : les viandes hachées et les produits à base de lait cru.
L’agent bactérien responsable du SHU typique appartient à l’espèce Escherichia coli, le plus souvent de sérotype O157:H7. La production de shigatoxines est responsable de la maladie. On peut retrouver ces bactéries sous diverses appellations : STEC (Escherichia coli produisant des shigatoxines) ou VTEC (Escherichia coli produisant des verotoxines)
Les intestins des bovins constituent le principal réservoir de la bactérie Escherichia coli .
La contamination de l’aliment provient le plus souvent d’une hygiène défectueuse lors de la traite ou de l’abattage des animaux
Les viandes hachées constituent le risque majeur en raison d’une possible contamination à cœur par ces bactéries lors de l’opération de hachage.
La contamination est le plus souvent alimentaire : ingestion d’un aliment consommé cru ou peu cuit.
Epidémiologie
Une centaine de cas pédiatriques sont signalés chaque année en France depuis la mise en place de la surveillance en 1996.
En savoir plus sur les données épidémiologiques
Le syndrome hémolytique et urémique typique se manifeste aux âges extrêmes de la vie, surtout chez le jeune enfant. Cependant il se manifeste parfois également chez des personnes de tout âge.
Le SHU T constitue une complication grave d’un épisode de diarrhée souvent sanglante, pouvant évoluer dans 10 % des cas vers une anémie hémolytique, une thrombopénie (baisse des plaquettes) et une insuffisance rénale aiguë, qui constituent les principales caractéristiques du SHU T. Le taux de mortalité est actuellement inférieur à 1% en France.
L’infection à E. coli producteurs de shigatoxines est confirmée par le Centre national de référence (CNR) des E. coli et Shigella et au laboratoire associé au CNR :
par mise en évidence d’anticorps sériques dirigés vers le lipopolysaccharide des huit sérogroupes de STEC les plus fréquemment rencontrés (O157, O103, O26, O145, O91, O111 et O128, O55) ;
par isolement de souches de STEC ou détection par PCR de gènes codant pour les shigatoxines (stx, eae), dans les selles.
Une surveillance des SHU T chez l’enfant âgé de moins de 15 ans en France a été mis en place depuis 1996 par l’Institut de Veille Sanitaire. Elle repose sur un réseau constant de 31 services de pédiatrie et de néphrologie pédiatrique de centres hospitaliers répartis sur tout le territoire métropolitain, qui participent volontairement. En complément de ce réseau, d’autres services notifient ponctuellement les cas de SHU hospitalisés dans leurs services.
Un cas est défini comme un enfant de moins de 15 ans, pour lequel un diagnostic clinique de SHU (début brutal d’une anémie hémolytique avec insuffisance rénale) a été posé selon les critères biologiques suivants : anémie hémolytique micro-angiopathique (hémoglobine <10g/100ml et schizocytose ≥2 %) et insuffisance rénale (créatininémie >60 µmol/l si âge <2 ans, >70 µmol/l si âge ≥2 ans).
La prise en charge est hospitalière avec des mesures symptomatiques, en particulier, dialyse et transfusion.
Dans le cadre de la prévention du syndrome hémolytique et urémique typique de l’enfant, deux catégories d’aliments sont notamment en cause : les viandes hachées et les produits à base de lait cru.
Les viandes hachées.
Pour prévenir le SHU T :
La chaîne du froid doit être respectée.
La viande hachée par le boucher à la demande doit être consommée dans la journée, et les steaks hachés surgelés ne doivent pas avoir subi une rupture de la chaine du froid ou une décongélation.
La cuisson des viandes, et surtout de la viande hachée de bœuf, doit être effectuée à cœur. Pour cela, il faut s’assurer que la viande est cuite au centre et qu’elle n’est plus rosée.
Le lait cru
C’est un aliment très fragile qui peut être facilement contaminé par des bactéries. Le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 3 ans ; préférer les fromages à pâte pressée cuite
(type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé.
Plus largement, la prévention du syndrome hémolytique et urémique typique de l’enfant passe, comme pour toute toxi-infection alimentaire, par le respect de gestes simples :
Le lavage des mains doit être systématique avant la préparation des repas, en sortant des toilettes ou après avoir changé les couches d’un nourrisson.
Les légumes, les fruits et les herbes aromatiques doivent être soigneusement lavés, particulièrement lorsqu’ils sont consommés crus.
Les plats cuisinés et les restes alimentaires doivent être suffisamment réchauffés et consommés rapidement.
Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits…)
La conservation des aliments crus doit se faire séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés.
Les ustensiles de cuisine et le plan de travail doivent être soigneusement lavés, en particulier lorsqu’ils ont été en contact préalablement avec de la viande crue.